Meurtre de ‘Omar Ibn Al Khattab radhi ALlahou ‘anh

« Ô gens, si quelqu’un d’entre vous voit en moi des déviances qu’il me corrige.»

Discours d’investiture d’Omar Ibn Al Khattab ( ra ) dans la mosquée de Médine.

Un mercredi, quatre jours avant la fin du mois de Dhoul Hijja de l’an 23 de l’hégire, à Médine, le Calife Omar Ibn Al Khattab (radhi allah ‘anhou) se rendit à la mosquée pour guider la prière de l’aube.

Après avoir aligné les rangs et prononcé le takbir1,

un perse mazdéen ( promis en Enfer comme le fut abderahman ibn mouljam )  nommé Fairouz ( Abou Lou’lou’a) sortit du premier rang des fidèles et se rua sur le Calife en lui assainant six coup de poignard double empoisonné.

Il reçut un coup à l’épaule, un autre dans le ventre et un dernier sous le nombril qui lui fut fatal.

Fairouz  » le maudit par Allah et son messager  »  poignarda aussi treize autres compagnons du Prophète (salallahou aleyhi wa salam) dont sept trouvèrent la mort, il y avait parmi eux Koulayb Ibn Boukayr.

Amrou Ibn Maymoun qui se trouvait présent dans la mosquée lors du crime rapporte : “Au moment où il (Omar (radhi allah ‘anhou)) se faisait poignardé je l’ai entendu dire :

“ Le commandemant d’Allah est un décret inéluctable”. 2

Neutralisé par Abdoullah Ibn Awf qui le recouvra de son manteau, Fairouz le maudit  tomba par terre et se donna la mort dans l’instant qui suivit.

Il s ‘ est suicidé et on sait que  dans l’ Islam , le suicide conduit directement la personne dans le plus haut grade de l’ Enfer

Grièvement blessé, Omar prit immédiatement Abdul Rahman Ibn Awf par la main pour l’inviter à guider la prière et finit par s’effondrer en perdant conscience.

Le Calife fut ensuite emmené chez lui pour être soigné et les premiers mots qu’il prononça en reprenant conscience furent : “Qui est mon assassin ?” Son fils Abdoullah qui était assis à son chevet lui répondit : “Abou Lou’lou’a”,

Omar reprit : “ Louange à Dieu qui a fait que je ne sois pas frappé par un musulman.

Je sais que les Arabes n’auraient jamais fait cela.”

Il s’éteignit en martyre à l’âge de 63 ans après trois jours de souffrance et dix ans de gouvernance (en Novembre  644 EC).

Ce qu’il désirait le plus dans ses invocations finit par se réaliser : Dans une source authentique, il est rapporté qu’il disait souvent cette prière : “O Dieu, accorde moi le martyre sur ta voie ainsi que la mort dans la ville de ton Messager”.

Othman Ibn Affan rapporte qu’à l’heure de sa mort, alors que son fils Abdoullah se trouvait à ses côtés, Omar demanda à son fils de lui poser sa tête au sol et s’exclama : “Malheur à moi et à ma mère si Allah ne me pardonne pas !”

Cette dernière parole était celle d’un homme à qui le Prophète avait dit qu’il faisait partie des dix compagnons promis au Paradis.

Sa parfaite connaissance de la valeur de Dieu avait fait de lui un être dont le coeur était empli de crainte à la lumière de la parole divine : “Certes ceux qui craignent Dieu parmi ses hommes sont les savants3”.

Son exemplarité se manifesta jusqu’à la dernière minute de sa vie lorsqu’il voulut que son fils lui pose la tête par terre en signe d’humilité devant Dieu.

Comme Allah l’ a voulu , il fut enterré à côté de la tombe de ses deux compagnons bien-aimés qui étaient le Prophète et Abou Bakr.

C’est son compagnon Souhayb Ibn Sinan qui effectua sur lui la prière du mort.

La mort d’Omar fut une grande tristesse pour la communauté musulmane qui ne s’en remit que difficilement dont l imam Ali , abderahman ibn aouf …

En fait, son assassinat avait été l’objet d’une conspiration fomentée par un groupe de perses mazdéens alliés à des chrétiens et à des juifs.

Cette affaire ne peut être déconnectée de la politique étrangère entre les musulmans et les peuples conquis qui agirent par instinct de conservation

. Certains perses, chrétiens et juifs envieux ne purent supporter l’ampleur qu’avait pris l’Islam sur leur religion et les victoires répétées des musulmans au cours de leurs conquêtes.

Frustrés et ne trouvant pas d’autres moyens, c’est de façon clandestine qu’ils décidèrent de porter atteinte aux musulmans et d’en finirent avec l’Emir des croyants.

Aujourd’hui, Fairouz est considéré en Iran comme un héros national. Al Sayyed Hosseyn Al Moussaoui, un savant chiite de Najaf (en Irak) déclare :

“Sache que dans la ville iranienne de Kachan il y a un lieu qui s’appelle Baghifin où se trouve la tombe symbolique d’un soldat inconnu en hommage au perse et mazdéen Abou Lou’lou’a Fairouz celui qui tua le deuxième Calife Omar Ibn Al Khattab”.

Ce monument s’appelle en Iran le mausolé de Baba Chouja’ Al Din qui n’est autre que le surnom de Fairouz comme l’affirme si bien Al Sayyed Hosseyn.

Sur le mur du monument, nous pouvons lire en perse : Mark ber Abou Bakr, mark ber Omar, merk ber Othman qui signifie : Mort à Abou Bakr, mort à Omar, mort à Othman.

Ce cénotaphe bâti en l’honneur de Fairouz est régulièrement visité par les Chiites. Ils viennent y déposer leurs aumônes et se rassemblent chaque année pour y célèbrer l’assassinat d’Omar dans une fête qu’ils appellent Aid Al Omar(La fête d’Omar) le neuvième jour du mois de Rabbi’ Al Awal.

4 Rappelons pourtant qu’Ali Ibn Abi Talib, dont ils se réclament les seuls partisans, tenait Omar en haute estime : “Nous avions l’habitude, nous, les compagnons du Prophète de considérer que la quiétude et la noblesse se manifestaient par la langue d’Omar” (Rapporté par Ibn Mouni’ dans son Mousnad)

Observons aussi ce qu’a dit le descendant d’Ali Ibn Abi Talib, Ja’far Al Sadiq _que tous les Chiites considèrent comme leur sixième imam_ concernant Abou Bakr et Omar

: “Celui qui ne dit pas du bien d’Abou Bakr et d’Omar ne peut se réclamer de moi, et je n’ai rien à voir avec lui. »

De la même manière les paroles du Prophète sont très clairs sur Omar  : « Celui qui déteste Omar me déteste certes, et celui qui l’aime, m’aime.

Au jour d’Arafat, Dieu s’est enorgueilli, auprès des anges, de l’ensemble des croyants, mais Il a vanté Omar en particulier.

Chaque fois que Dieu a envoyé un Prophète dans une communauté, il a fait en sorte qu’il y ait dans celle-ci un homme à qui l’on parle.

Quant à ma communauté, s’il doit y avoir quelqu’un , ce sera Omar” Les présents demandèrent : “O Prophète d’Allah que veut dire un homme à qui on parle.”

Le Prophète rétorqua : “C’est celui à qui les anges dictent les paroles”.(Al Tirmidhi)

  • Omar prépare sa succession

Omar ( ra )  laissa aux compagnons la possibilité de choisir leur successeur.

Au cours des trois derniers jours de sa vie, sur son lit de mort il fit venir Ali Ibn Abi Talib, Othman Ibn Affan, Zoubayr Ibn Al Awwam, Sa’d Ibn Abi Waqqas, Abdoul Rahman Ibn Awf et Talha Ibn Oubeydoullah pour leur dire : “J’ai bien étudié la situation et je suis arrivé à la conclusion suivante : Vous êtes les dirigeants et les chefs des différents clans et je suis convaincu que c’est l’un de vous qui doit diriger les musulmans.

En vérité, je ne crains pas les gens pour votre personne, si vous êtes justes, mais je crains que les gens ne se divisent, si vous-mêmes vous n’arrivez pas à vous entendre.

Consultez vous et choisissez le plus compétent d’entre vous.

Abdoullah Ibn Omar sera votre témoin, mais il ne sera pas concerné par la succession.

Entre temps chargez Souhayb de guider la prière”.

Puis il s’adressa à Abou Talha Al Ansari qui était le chef des Ansars en lui disant : “O Abou Talha! Par vous (les Ansars) Allah a honoré l’Islam.

Désigne cinquante personnes des Ansars et soyez avec vos frères jusqu’à ce qu’ils choisissent l’un d’entre eux (pour me succéder)”. Il se tourna enfin vers son fils Abdoullah pour lui dire :“Si il y a un désaccord dans le choix du Calife, tu te mettras du côté de la majorité mais si les deux groupes sont à égalité (dans les voix) alors tu te mettras du côté du groupe où se trouve Abdoul Rahman Ibn Awf.”

D’une part, il faut noter qu’Omar veilla à ce qu’il n’y ait pas de népotisme en interdisant à son fils de participer aux élections et d’être désigné Calife.

Il lui confia juste le rôle d’arbitre entre les parties.

D’autre part, il faut remarquer qu’il ne cherchait pas à imposer les six compagnons cités, il avait très bien conscience du principe de la consultation en Islam, il s’agissait plutôt d’une recommandation et d’une proposition pour donner des pistes à la communauté.

Il voulait juste mettre en avant que selon lui ces compagnons étaient les plus aptes à la succession.

  • Ses recommandations à son successeur

Avant sa mort, Omar donna d’importantes recommandations à la personne qui lui succédera, il dit à l’assemblée : “Je te recommande de craindre Dieu uniquement sans rien Lui associé; je te recommande la bienveillance envers les Mouhajirines (Emigrés Mecquois) ainsi que la reconnaissance de leur statut prioritaire; je te recommande la bienveillance envers les Ansars (Auxiliaires Médinois du Prophète), ouvre tes yeux sur leurs qualités et ferme tes yeux sur leurs défauts.

Je te recommande la bienveillance envers les habitants des provinces car ces derniers sont un soutien face aux ennemis et sont des contribuables, tu ne taxeras de leur richesse que le surplus.

Je te recommande aussi la bienfaisance envers les habitants du désert car ils sont les Arabes d’origine et la force de l’Islam.

Je te recommande la bienveillance envers les protégés (ahl al dhimma) en combattant ceux qui chercheront à leur porter atteinte et en ne les chargeant pas au-dessus de leurs capacités mais en s’assurant qu’ils payent la jizya. Je te recommande la crainte de Dieu et la méfiance envers Lui.

Appréhende le fait qu’Il trouve en toi quelquechose qu’Il déteste. Je te recommande de craindre Dieu concernant les gens et de ne pas craindre les gens concernant Dieu; je te recommande la justice envers le peuple, préoccupe toi de ses affaires, ainsi que des poste-frontières.

Et ne privilégie pas les riches sur les pauvres, c’est ainsi que tu gagneras par la volonté de Dieu un coeur sain et que ton fardeau sera allégé…Traite les gens avec égalité et sois impassible quant à l’application du droit, et concernant Dieu ne sois déstabilisé par aucun reproche… Etablis la justice…

Sois admonestateur envers toi-même, Dieu sera satisfait de toi si tu es miséricordieux envers les musulmans, vénérable envers leurs ainés, compatissant envers leurs enfants et honorable envers leurs savants.

Et ne les frappe pas car c’est ainsi qu’ils s’égareront, et ils seront en colère (contre toi)…Et ne leur ferme pas ta porte, car c’est de cette façon que le plus fort d’entre eux opprimera le plus faible. Voici les recommandations que je souhaitais te faire.

Je prends Dieu à témoin contre toi et je te transmet le salut (al salam).

  • Son héritage et ses qualités

Sous le Califat d’Omar, les musulmans se sont déployés dans une grande partie du monde. Ils avaient conquis tout l’Empire Perse Sassasinde et une grande partie de l’Empire Byzantin.

Le territoire islamique s’étendait depuis le Sind (le Pakistan actuel) et le fleuve d’Amou Daria (entre le Turkmenistan et l’Ouzbekistan) jusqu’à la Libye, incluant dans le Nord les montagnes de l’Asie mineure et les terres d’Arménie.

Le Califat était ainsi un territoire comprenant plusieurs cultures, peuples et religions vivant sous le droit musulman garantissant la justice et la miséricorde pour tous au-delà des appartenances.

Omar était un homme de fermeté en matière de justice.

Avant sa conversion, il était le pire ennemi des musulmans.

Mais en embrassant l’Islam il devint le pire ennemi des idolâtres de Qouraych et un des plus grand défenseur de l’Islam et des musulmans.

Le compagnon Abou Mass’oud a dit : “Nous ne pouvions adorer Dieu en public que lorsqu’Omar embrassa l’Islam”.

Quand il devint Calife, il se préoccupa énormément du sort des musulmans et des protégés non-musulmans.

On rapporte de lui ces paroles : “ Si un mulet trébuche en Irak, Allah m’en demandera compte en me disant : “O Omar, pourquoi ne lui as tu pas aplani le chemin.”

Il dit aussi : “Celui qui prend en charge les affaires des musulmans est considéré comme leur serviteur. Ils ont sur lui le droit qu’a le maître sur son serviteur : celui de lui donner des conseils et de bien gérer ses affaires.”

Omar fut l’initiateur de nombreuses innovations au cours de son Califat, que ce soit au niveau financier, politique, administratif ou social.

Il mit en place le Trésor Public (Bayt Al Maal), introduit le calendrier hégirien et organisa une assemblée consultative (Majliss Al Choura).

Il établit un bureau d’administration militaire, un bureau d’administration financière et un corps de magistrats indépendants.

Il frappa la monnaie musulmane et fixa des salaires pour les fonctionnaires (Trésoriers, gouverneurs, juges).

Il établit l’impôt foncier sur les terres en proportion du rendement.

Il introduit aussi la pratique de partage des terres et leur enregistrement. Il adopta un système de recensement, creusa des canaux, des puits et installa une prison et un service de police.

Il mit aussi en place un système de collecte d’informations sur les pays étrangers et leurs peuples avec un bureau d’agents secrets.

Il versa des allocations pour les démunis que ce soit pour les musulmans, les chrétiens ou les juifs.

Il instaura la prière du Tarawih en congrégation pendant le mois de Ramadan.

Il avait envoyé des lettres à toutes les provinces du Califat pour prescrire cette prière.

Il fut le premier à recenser le Coran dans un volume (Mousshaf).

Il agrandit la mosquée Sacrée de la Mecque et la mosquée de Médine et y fortifia des murailles tout autour pour éviter les rares inondations. Il établit tout un mouvement d’urbanisation dans les provinces du Califat et des services d’administration. Il fit aussi codifier la grammaire arabe

Le Calife Omar vivait très modestement chez lui, il se nourrissait très modérément.

Des messagers venus de loin pour lui rendre visite à Médine purent se rendre compte de sa simplicité lorsqu’ils dinèrent chez lui. Sa tenue n’avait rien à voir avec celle d’un roi mais consistait en une modeste tunique rapiécée.

Après son exil, il habita dans un village non loin de Médine.

Lorsqu’il avait besoin de se reposer, il faisait la sieste sous un arbre.

Les conseillers d’Omar étaient des savants érudits de tout âge confondu, il leur donnait toute son estime.

Une anecdote témoigne de son ascétisme : En arrivant à Médine, le roi perse Hormouz trouva le Calife dormant par terre, tout seul, dans un coin de la mosquée, le visage face au mur et vêtu d’une modeste tunique.

Hormouz demanda qui était cet homme, Anas Ibn Malik qui était présent lui répondit qu’il s’agissait de l’Emir des croyants.

Tout surpris, Hormouz dit : “Est ce le roi des Arabes qui dort là tout seul? Ce doit être un souverain juste, pour n’avoir pas besoin de gardiens et pour pouvoir dormir ainsi en sûreté. Et cette tunique, la porte t-il toujours ? C’est là le costume d’un prophète et non celui d’un roi”, Anas Ibn Malik lui répondit : “Ce n’est pas un prophète mais il en a le comportement.”

Doué d’un immense esprit de sacrifice et conscient de la grande responsabilité de Calife qu’était la sienne, Omar donna la priorité aux besoins du peuple avant ses propres besoins. En l’an 18 de l’hégire (639 EC), une sécheresse et une grande famine fit rage dans tout le Hijaz (la région Ouest de l’Arabie qui englobe la Mecque, Médine et Tabouk).

Pendant neuf mois, les gens connurent la pénurie et la misère.

Cet évènement fut appelé l’année des cendres à cause du manque de pluie qui donna à la terre une couleur cendrée; à cause de la poussière que les vents transportaient et qui ressemblait à la cendre; mais aussi en raison de l’état misérable des gens dont la couleur des visages devint cendrée.

Omar distribua aux gens tous les biens et les aliments qu’il y avait dans le Trésor public.

Il s’attrista tellement de la situation de sa communauté qu’il fit le serment qu’il ne consommerait pas d’aliments coûteux tel que le beurre, le lait et la viande mais le strict minimum tant que les gens seraient dans le besoin.

Ces privations se répercutèrent sur sa santé au point que sa peau jaunit et qu’il maigrit énormément à cause de la faim

. Le voyant dans cette situation extrême, son serviteur lui apporta du miel, du beurre et du lait.

Mais Omar ( ra ) refusa cette nourriture et lui dit : “comment ressentirai-je la souffrance de mes sujets, si je ne goutte pas moi-même à leur souffrance”.

Il lui ordonna ensuite de donner en aumône ce qu’il lui avait apporté.

Pour améliorer la situation, Omar envoya des lettres aux gouverneurs des provinces dans le Chem et en Irak pour demander de l’aide humanitaire, son message disait : “Au secours pour la communauté de Muhammad”.

Chaque gouverneur lui envoya une grande caravane contenant des provisions et des grains que le Calife conserva dans un entrepôt.

Il effectua ensuite une liste de tout ceux qui étaient dans le besoin et distribua les provisions en fonction des besoins de chacun.

  • Ceux qu’ont dit de lui certains auteurs occidentaux

► Dans son livre Mahomet and His Successors Irving Washington5 écrit :

“Toute l’histoire d’Omar montre qu’il était un homme doué d’un esprit au pouvoir immense, d’une intégrité inflexible et d’une justice intransigeante.

Il était plus que toute autre personne le fondateur de l’Empire islamique; concrétisant et exécutant les aspirations du Prophète; assistant Abou Bakr par ses conseils durant le bref Califat de ce dernier; et établissant de sages règlements pour l’administration du droit de façon rigoureuse tout au long de la rapide extension des conquêtes musulmanes.

La fermeté avec laquelle il supervisa ses généraux les plus populaires parmi leurs soldats et dans les régions les plus reculées où ils connurent leurs victoires est la grande preuve de son extraordinaire compétence à la gouvernance. Par l’humilité de son comportement et son mépris des grandes pompes et du luxe, il fut sur les traces du Prophète et d’Abou Bakr”.

► Dans The Caliphate : “Its Rise, Decline and Fall, Sir William Muir6 écrit :

La simplicité et le sens du devoir faisaient partie des principes fondamentaux d’Omar; son impartialité et son dévouement étaient les principales caractéristiques de son administration.

La responsabilité qu’il portait l’inquiétait tellement qu’il s’exclamait : “Comme j’aurais aimé que ma mère ne me mette pas au monde et comme j’aurais voulu n’être qu’un brin d’herbe.” Son sens de la justice était fort… Mais avec tout cela, il avait un coeur tendre, et nombreux actes de bonté nous furent rapporté le concernant tel que sa bienveillance envers les veuves et les orphelins.”

► Dans The Decline and Fall of the Roman Empire, Edward Gibbon7 affirme : “L’abstinence et l’humilité d’Omar n’étaient pas inférieures aux vertus d’Abou Bakr, sa nourriture consistait en pain d’orge ou en dattes; sa boisson était l’eau; il prêchait dans une tunique rapiécée à douze endroits.”

► Dans L’Encylopédie Britannica8 de 1888 à l’article Mohammedanism nous pouvons lire : “Omar fut le premier à avoir pris le titre d’Emir des croyants. Son règne a vu la transformation de l’Etat islamique qui depuis la péninsule Arabique devint un pouvoir mondial. Tout au long de cette remarquable expansion il parvint à controler attentivement la politique générale et mit en place les règles pour l’administration des régions conquises. La structure de l’Empire islamique tardif lui doit énormément en droit pratique…Il était un dirigeant trés influent; sévère envers les oppresseurs, mais aussi un ascète exigeant envers lui même. Il était universellement respecté pour sa justice.”

► Dans History of the Arabs, Philip Khuri Hitti9 déclare :  » Simple, aux habitudes frugales, énergique et doué, Omar était grand de taille, physiquement robuste et chauve. Après qu’il soit devenu Calife, il continua malgré tout à exercer son métier de commerçant pour s’entretenir. Tout au long de sa vie, il vécut de façon humble à la manière des chefs bédouins… Son caractère irréprochable devint un exemple à suivre pour tous les successeurs consciencieux. Il ne possédait qu’une seule tunique et qu’un seul manteau rapiécés. Il dormait sur un lit de feuilles de palmier et n’avait point d’autre souci que la pureté de sa foi, le maintien de la justice, la sécurité et le prestige de l’Islam et des Arabes. »

► Dans son Histoire d’Egypte Jurji Zaydan10 écrit : « A son époque, de nombreuses régions furent conquises, le butin se multiplia, les trésors des Perses et de l’Empire byzantin se déverserent en flots devant ses troupes, néanmoins, il manifesta un degré élevé d’abstention et de modération qui ne fut jamais surpassé. Il s’adressait au peuple en tenue rapiécée de cuir. Il était le premier à mettre en application ce qu’il disait. Il garda un oeil vigilant sur les gouverneurs et les généraux et s’enquérait attentivement de leur conduite…Il était juste avec tous les hommes et plein de gentillesse même avec les non-musulmans. La discipline fut maintenue partout lors de son règne. »

Dans 100 Men : A ranking of most influential persons in history (Les 100 hommes : Classement des cents personnes les plus influentes dans l’histoire) Michael H. Hart11, qui disons le au passage a classé le Prophète Muhammad en première position parmi les personnes les plus influentes de la planète écrit : « C’est durant les dix années du Califat d’Omar que se produirent les plus importantes conquêtes des Arabes…

  • Les réalisations d’Omar furent vraiment impressionnantes.

Il était après Muhammad, la figure principale de la propagation de l’Islam.

12 Sans ses rapides conquêtes, l’Islam ne se serait probablement pas répandu autant qu’aujourd’hui et l islam n aurait aucun avenir et cela serait un échec de L’ avenir de  la prophètie .

De plus, la plupart des territoires conquis durant son règne restèrent arabes jusqu’à aujourd’hui…Il est bien sûr évident que Muhammad est celui qui a le plus grand mérite dans ces réalisations

. Mais il serait une grave erreur que d’ignorer la contribution d’Omar

. Il est sûr que l’expansion (musulmane) devait se produire, mais on ne s’attendait pas à ce qu’elle prenne une immense ampleur sous le brillant leadership d’Omar.

Cela pourrait surprendre qu’Omar_une personnalité pratiquement inconnue en Occident_ ait été classé plus haut que des hommes plus célèbres tel que Charlemagne et Jules César.

Pourtant, si on considère la dimension (territoriale) et le temps que prirent les conquêtes effectuées par les Arabes sous Omar, il s’avère que ces dernières furent considérablement plus importantes que celles de Jules César et de Charlemagne. »

Belgacem Marzougui

Notes :

1 Formule de sacralisation et d’entrée dans la prière canonique qui s’effectue en disant : Allahou Akbar

2 Sourate 33 Al Ahzab, verset 38

3 Verset 28, Sourate 35

4 Voir Sayyed Hosseyn Nasser, Lillahi thamma liltarikh.

5 Irving Washington (1782-1859) est un écrivain américain essayiste et historien.

6 William Muir est (1819-1905) est un orientaliste écossais spécialiste dans l’histoire de l’Islam.

7 Edward Gibbon (1737-1794) est un historien britannique connu pour son Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire Romain.

8 L’Encyclopédie Britannica est la plus ancienne encyclopédie généraliste de langue anglaise fondée en Ecosse dans la deuxième moitié du XVIIIème siècle par Adam et Charles Black.

9 Philip Khuri Hitti (1886-1978) est un historien libanais spécialiste de l’Islam, du monde arabe et des langues sémitiques influencé par la pensée occidentale.

10 Jurji Zaydan est un historien chrétien

11 Michael H. Hart est un juif américain astrophysicien et historien né en 1937.

12 Il semble que l’auteur n’a pas eu conscience de l’importance d’Abou Bakr.


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