Liens: Apparitions de Fatima au Portugal et Fatima Zahra prise pour divinité par les chiites

INTRODUCTION : Fatima au Portugal

Notre-Dame de Fátima est le vocable connu sous lequel est invoquée la Vierge Marie telle qu’elle serait apparue à trois enfants à Fátima, un petit village au centre du Portugal, à six reprises au cours de l’année 1917. Ces apparitions, dont le message porte sur la prière et la fin des temps, ont d’abord été l’objet de méfiance, aussi bien de la part des autorités civiles que des autorités religieuses. Puis, dès 1930, le succès populaire de ce qui devient un grand centre de pèlerinage est accompagné de la reconnaissance de ces apparitions par l’Église catholique romaine. La fête de Notre-Dame de Fátima a été fixée par le Saint-Siège en 2009, à la date du 13 mai, jour anniversaire de la première apparition.

Le 13 mai 1917, trois enfants d’une même famille (Ils s’appelaient Lucia de Jésus, 10 ans, Francisco Marto et Jacinta Marto, ses cousins de 9 et 7 ans) qui paître un petit troupeau voient une « Dame plus brillante que le soleil », avec un chapelet blanc qui pend de ses mains.

Témoignages tiré des mémoires de sœur Lucie (Lucia de Jésus) sur une de ses apparitions : « …Notre Dame ouvra Ses mains une fois de plus tout comme Elle le fit les deux mois précédents, les faisceaux de lumière semblaient traverser le sol. Nous vîmes alors comme une mer de feu; nous vîmes les démons et les âmes des damnés mus brusquement dans ce feu. Ces derniers étaient comme des morceaux de braise, tous noircis, calcinés et flamboyant, ayant une forme humaine. Ils semblaient flotter dans ce brasier, soulevés dans les airs par les flammes qui surgissaient d’eux-mêmes avec de grands nuages de fumée, retombant ensuite d’un côté et de l’autre comme des étincelles sans jamais trouver de stabilité, au milieu des clameurs et des cris de douleur et de désespoir qui nous horrifièrent et nous firent frémir de peur. (Ce doit être cette vision qui me fit hurler comme les gens affirment m’avoir entendu le faire.)
Les démons étaient différenciés des âmes des damnés par leur apparence terrifiante et repoussante qui les faisait ressembler à d’insolites animaux, noirs et transparents comme des charbons ardents. Cette vision ne dura qu’un moment, louée soit Notre Mère céleste qui, lors de la première apparition nous promit de nous amener au Paradis. Sans cela, je crois, nous serions tous morts de peur. »

C’était une vision terrible qui fut présenté aux enfants. Lucie affirma très clairement que « Les démons étaient différenciés des âmes des damnés. »

Notre Dame leur dit alors : «Vous avez vu l’Enfer où vont les âmes des pauvres pécheurs.
Pour les sauver, Dieu veut établir dans le monde la dévotion à Mon Cœur Immaculé. »

Lucie demanda aussi à Notre Dame «D’où Votre Grâce est Elle? ». Elle répondit « Je suis du Paradis. »

La Dame a dit aussi aux trois petits pastoureaux qu’il était nécessaire de beaucoup prier et les a invités à revenir encore à la Cova da Iria pendant cinq mois consécutifs, le 13 et à la même heure.

Les enfants firent ainsi, et les 13 juin, juillet, septembre et octobre, la Dame leur est de nouveau apparue et leur a parlé, à la Cova da Iria. Le 19 août, l’apparition a eu lieu aux Valinhos, à environ 500 mètres d’Aljustrel, parce que le 13 août les enfants avaient été emmenés par l’Administrateur religieux à Vila Nova de Ourém. Lors de la dernière apparition le 13 octobre 1917 , étaient présentes environ 70.000 personnes qui ont vu le miracle du soleil, y compris les soldats, policiers, politiques, journalistes et surtout haute bourgeoisie et aristocrates qui se sont mélangés, chose incroyable pour l’époque, aux paysans et aux ouvriers. Ce miracle, annoncé, a été vu par 200.000 autres personnes dans un rayon de 60 kilomètres autour de ce champ.

La Dame leur a dit qu’elle était la « Dame du Rosaire » et de faire la prière du rosaire tous les jours, et leur aurais demandé aussi de faire construire à cet endroit une chapelle en son honneur. Après l’apparition, toutes les personnes présentes ont observé le miracle promis aux trois enfants en juillet et septembre : le soleil, ressemblant à un disque en argent, que l’on pouvait fixer sans problème et qui tournait sur lui-même comme une roue en feu, donnant l’impression de vouloir tomber sur la terre. Durant le miracle, le soleil entreprit sa course folle vers la terre, et les gens pensèrent que c’était la fin du monde.

La signification fût pour certains évidente: Fatima était un signe apocalyptique ; un signe que la fin était proche, que les événements qui précéderaient la fin des temps et la Seconde Venue de Jésus-Christ devaient commencer. Les hommes doivent réformer / modifier leur vie avant que la fin du monde ne vienne vraiment….

De par certaines de ces considérations, beaucoup conclurent que Notre-Dame de Fatima est la femme revêtue du soleil décrite dans le chapitre 12:1 de l’Apocalypse:

Apocalypse 12:1 -« Et un grand prodige [ signe ] parut dans le ciel : Une femme revêtue du soleil, ayant la lune sous ses pieds, et sur sa tête une couronne de douze étoiles. »

Les voyants de Fatima rapportèrent également que Notre-Dame était faite de lumière, elle était plus brillante que le soleil. C’est pour certains une très importante preuve, et même une confirmation, que Notre-Dame de Fatima était l’accomplissement de la prophétie de la femme revêtue du soleil dans l’Apocalypse…

Ce fut le phénomène spirituel le plus important au Portugal, le lieu de ses apparitions est devenu depuis, un sanctuaire marial où chaque année 4 à 5 millions de pèlerins et de touristes se rendent à Fátima, cette petite ville qui compte quelques 10 000 habitants. Ce qui en fait un centre mondial de pèlerinage très connu. Aujourd’hui un des plus importants pèlerinages catholique dans le monde, aussi surnommé l’autel du monde.

A LA DECOUVERTE DES ORIGINES DES APPARITIONS : Jusqu’aux origines des temps islamiques

Eléments de connaissance sur les apparitions de Fátima, à la Cova da Iria, au Portugal.

L’attention a porté, est plus particulièrement sur l’avant des évènements miraculeux survenu au début du XXème siècle. Il est important de mentionner donc les travaux de recherche qui ont été effectués par Moisés Espírito Santo, dans son livre :

« Les Maures(*) Fatimides et les apparitions de Fatima » (Lisbonne Nouvelle Université, 1995)

Le lecteur trouvera dans cet ouvrage (en portugais) la présentation d’une étude scientifique et rigoureuse, traitant d’informations importantes, qui peut-être, lui permettra de prendre une nouvelle approche sur les apparitions à Fatima.

En effet, l’auteur développe avec des informations intéressantes, une conception sociologique-ethnologique et religieuse, qui mérite une attention particulière. Par sa démonstration des enchaînements il obtient un résultat remarquable, très probant.

Mais non sans préjudice, car c’est avec remise en cause de certains aspects qui relève du sacré qu’il ouvre malgré tout la porte vers une nouvelle piste. Cette piste remonterait-elle aux origines des apparitions miraculeuses survenues des siècles plus tard ? La question reste ouverte et non sans polémique, comme l’auteur à pu le constater à ses dépends (voir le chapitre de la controverse).

(*)N.B : À l’époque de l’occupation musulmane, les mots « muçulmano » et « Islão » (« musulman » et « Islam » en portugais) n’étaient pas davantage connus en portugais (lequel n’existait pas encore), ni en castillan. Les termes employés couramment pour désigner la religion de l’islam étaient, selon les langues d’aujourd’hui en français la «loi de Mahomet» ou «loi des Sarrasins»; en espagnol la « Ley de Mahoma » ou la « Ley de los Sarracenos »; en portugais la « Lei de Muhammad » ou la « Lei dos Sarracenos »). Ceux que l’on désigne comme des «musulmans» (« Muçulmanos » en portugais) étaient nommés par les termes «Maures» ou «Sarrasins» (« Mouros » ou « Sarracenos » en portugais). En principe, le terme Maure (du latin « Mauri ») servait à désigner les Berbères d’Afrique du Nord, des Africains censés venir de la Mauritanie, le «pays des Maures». À partir du VIIIe siècle, le terme «Maure» sera synonyme de toute personne pratiquant la «religion de Mahomet», ce qui désignera tout musulman (même si ce mot n’existait pas encore) vivant en Hispania, qu’elle soit d’origine berbère, arabe ou ibérique. Il existe aussi un autre terme pour désigner les Maures: Sarrasins. Ce mot d’origine latine, « Sarraceni », servait à désigner les Arabes venant de l’Orient. D’ailleurs, en arabe, le mot « sarqîyîn » signifie «habitants du désert». Mais les habitants de l’Hispania favorisèrent « Moros » ou « Mouros », alors que les habitants du royaume de France privilégièrent «Sarrasins». Bref, les mots «Arabes», «Maures» et «Sarrasins» étaient souvent synonymes. Aujourd’hui, les termes «Maures» et «Sarrasins» ont été pratiquement oubliés, mais les Occidentaux continuent d’employer faussement comme synonymes les mots «Arabes» et «musulmans», alors que ces mots ne sont pas équivalents : d’une part, les musulmans ne sont pas tous arabophones, d’autre part, les arabophones ne sont pas tous musulmans.

Présentation de l’auteur : Moisés Espírito Santo

Né en 1934 au Portugal, est un ethnologue, sociologue, professeur de sociologie, philologue, linguiste et spécialiste en études de toponymie portugais. Il est docteur en sociologie des religions de l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) et professeur en sociologie des religions à l’université nouvelle de Lisbonne. Jusqu’en 1963, année pendant laquelle il émigra à Paris où il restera jusqu’en 1980, il travaille au Portugal à plusieurs postes de la fonction publique. De 1963 à 1973, à Paris, il exerce la profession d’animateur culturel envers le milieu immigrant portugais et maghrébin pour le compte de plusieurs organismes de l’État français. Il a participé à des activités de diffusion et d’animation culturelle dans l’immigration portugaise, il a fondé les premières associations d’immigrants (avec des activités de formation et d’animation culturelle) en collaboration avec les municipalités et les syndicats. Il a également fondé le premier journal de langue portugaise en France, le Jornal do Emigrante. Il est professeur de sociologie des religions dans le département de sociologie de la faculté de sciences sociales et humaines de l’Université Nouvelle de Lisbonne. Il y a tenu les chaires de sociologie de la vie religieuse, de sociologie rurale approfondie, de sociologie de la vie quotidienne et d’ethnosociologie des sociétés méditerranéennes. Considéré par certains universitaires comme une référence scientifique au Portugal dans le domaine de sociologie et ethnologie des religions, grâce aux acquis dans sa formation française. La plupart de ses travaux de recherche sont publiés par l’éditeur portugais Assírio & Alvim et par l’institut de sociologie et d’ethnologie des religions de l’Université Nouvelle de Lisbonne.

SYNOPSIS

Traduction approximative d’une vue d’ensemble sur le livre de Moisés Espírito Santo :

Le projet initial de ce livre a été les minorités musulmanes (Fatimides ou Chiites) que la Méditerranée et la péninsule ibérique ont connues au Moyen-âge. Par ailleurs, l’auteur a eu connaissance de l’existence d’éléments de gnose chiite du IX-XII siècles en rapport aux visions à Cova da Iria (en 1917). Une étrange croisée des chemins… Sans abandonné ces éléments imprévus, l’auteur ouvre une nouvelle piste à Fatima. Les enquêtes sont autonomes: les lecteurs peuvent découvrir à la fois les Berbères qui ont envahi la péninsule en 711 et qui sont aussi entré en conflit avec l’islam, comme aussi redécouvrir Fatima(*)…

(*)N.B. Il faut savoir que le lecteur portugais ne connaît de l’Islam le plus souvent, que des stéréotypes, ou bien ce qui est diffusées par la propagande. Par conséquent il s’agit ici d’une invitation à l’enseignement aux lecteurs portugais et lusophones à « redécouvrir Fatima », de manière à faire entendre et comprendre l’origine de ce nom. Il est important de leur apprendre qu’à la base Fatima est, à l’origine au sens étymologique, issu de l’Islam et de sa civilisation. Cette religion qu’ils connaissent si peu, malgré une présence de VII siècles en Péninsule ibérique avant l’existence de la fondation du Portugal.

Selon le modèle analytique transdisciplinaire, l’auteur procède comme dans un laboratoire à la décomposition de la théologie chiite (ou fatimide) du IX-XII siècles d’une part et des visions de la Cova da Iria (1917) de l’autre.

On constate qu’il existe une identité commune : les noms de lieux dans la paroisse de Fatima et l’ethno-historique des éléments relatifs à Ourém et à Tomar qui démontrent que les apparitions de 1917 étaient une répétition, parce qu’il y avait, dans l’espace de la paroisse actuelle, d’autres apparitions de Fatima, au temps des Maures qui étaient Fatimides. Nous sommes confrontés à une énigme insoluble par rapport à nos connaissances actuelles.

 

Traduction approximative d’un passage de Moisés Espírito Santo dans Os Mouros Fatimidas e as Aparições de Fátima, Lisboa, Assírio e Alvim, 2006, page 124-125 :

La péninsule ibérique, pour certains visionnaires du Moyen-Orient, était la péninsule des chiites. C’est ce que raconte un récit dans le mémoire d’un visionnaire persan intitulé : « Description des choses étranges et merveilleuses que ‘Ali Ibn Fakîl al-Mazandaranî (*) contempla et vit avec ses yeux sur l’île verte située dans la mer Blanche ».

(*)N.B. H. Corbin le cite dans son livre « En Islam iranien » (IV/346-347), le document fait le récit du voyage d’un certain shaykh imâmite appelé ‘Alî b. Fâdil al-Mâzandarânî, au « Pays » de l’imâm caché. Voir aussi l’article intitulé « Musulmans d’Amériques avant Christophe Colomb » par le Dr. Youssef Mroueh, où il cite une liste d’ouvrages de références musulmanes qui mentionnent une description bien documentée d’un voyage à travers “l’océan d’obscurité et de brume” fait par le Sheikh Zayn al-Dîn `Alî Ibn Fadkîl al-Mazandaranî. Son expédition partit de Tarfay [Sud du Maroc] durant le règne du Roi Abû Ya`qub Sidî Yûssûf [1286 – 1307], sixième de la dynastie Mérinide et s’acheva à l’Ile Verte, dans la Mer des Caraïbes en 1291. Les détails de ce voyage sur l’océan sont mentionnés dans les références Islamiques et beaucoup de savants Musulmans sont au fait de cet événement historique mémorable. On peut citer aussi le célèbre géographe et cartographe al-Sharif al-Idrissī [1099 – 1166] qui écrivit dans son non moins célèbre livre “Nuzhat al-Mushtaq fi Ikhtiraq al-Afaq”qu’un groupe d’individus [d’Afrique du Nord] embarqua pour “l’océan d’obscurité et de brume” [l’océan Atlantique] depuis Lisbonne [Portugal], dans le but de savoir ce qui s’y trouvait et d’en connaître les limites. Ils atteignirent finalement une île qui avait une population et une agriculture…Le quatrième jour, un interprète leur parla en langue arabe.

Dans ce récit, il est question de l’expérience mystique vécu par un jeune ismaélite qui a appris au Caire les sciences religieuses avec un maître andalou. A un moment donné il partit avec quelques voyageurs en al-Andalus (l’Andalousie). Une fois l’arrivée atteinte, on l’a informé qu’il était sur la péninsule des chiites à côté des pays des Berbères. La péninsule était entourée par quatre grands bastions munis de tours massives, dont l’une touchait la mer. Conduit à la mosquée principale, il entendu l’appel à la prière du muezzin et a constaté qu’il était dans une mosquée chiite parce que l’appel disait : « Au nom de l’Imam Caché, que Dieu hâte la joie par sa réapparition ! ». Plus tard, il apprit que les habitants ne semaient pas la terre et qu’ils recevaient leur subsistance de l’île verte, situé dans la mer blanche.

Cela ne suffit pas à démontrer que la péninsule ibérique a été connue en Orient comme la péninsule de chiites. Mais il y a une certaine vérité dans l’élucubration de cette préfiguration… Comme en témoigne la présence des Masmouda et Zenaga(**), ainsi nous trouvons des éléments chiites dans la localité de Fátima comme : une fosse qui part du flanc de la colline du village de Fátima circulant sur les côtés de Ourém, qui s’appelle précisément ribeiro da chita (rivière chiite), enregistré dans la carte topographique militaire.

Le village de Fatima aurait également été appelé le pays des chiites. Le nom du village où sont nés les voyants de Fátima est contigu de « Aljustrel » (« Alzestrel » selon l’expression commune), ce nom viendrait de l’hébreu ou punique(***) « ahl ses tr’eli ». Il se pourrait que le site appartenait à un clan de Fatimides chiites ; où l’on se rappelle que de mentionner l’Occulté, augmente à ce que Dieu hâte la joie de son retour.

(**)Les Masmoudas ou Masmudas sont une confédération de tribus berbères originaires du Haut Atlas et des régions qui l’entourent. Ils sont les fondateurs de la dynastie des Almohades et des Hafsides au Maghreb. Selon Ibn Khaldoun, les Masmouda seraient issus de la branche des branis ou berr ; Elle serait, selon lui, l’une des plus grandes tribus berbères du Maghreb (Histoire des Berbères, p. 557, version complète, édition Berti, Alger, 2003). Les Zenagas ou Iznaguen, également appelés Sanhadja sont une confédération de tribus berbères. Ces tribus ont eu une influence majeure sur l’histoire de la Mauritanie, du Maroc, de l’Algérie et de l’Espagne.

(***)«Punique» veut dire «phénicien» en latin. Ancienne civilisation située dans le bassin méditerranéen et à l’origine de l’une des plus grandes puissances commerciales et militaires de cette région dans l’Antiquité. Fondée par des Phéniciens sur les rives du golfe de Tunis en 814 av. J.-C., selon la tradition la plus couramment admise, Carthage a pris peu à peu l’ascendant sur les cités phéniciennes de la Méditerranée occidentale, avant d’essaimer à son tour et de développer sa propre civilisation.

Traduction approximative de critique sur Moisés Espírito Santo publié dans les presses publiques lusophones :

Résumé de la Version Imamite (*)

Dans « Les Maures Fatimides et les Apparitions de Fátima », Moisés Espírito Santo présente une version prudente des événements, non seulement très intéressante mais beaucoup plus crédible.

Au contraire de ce qu’il se croit communément, ce ne sont pas les arabes qui ont envahi la Péninsule Ibérique en 711, mais des Berbères islamisés appartenant aux tribus Masmouda et Zenaga, venus du Maroc et de la Mauritanie (d’où le nom de «Maures») commandés par un berbère, Tariq ibn Zyad.

Les Masmouda se disaient être des descendants de Fátima, fille de Muhammad, et leur doctrine était le chiisme primitif, (considérée hérétique par l’Islam orthodoxe, ou sunnite), et qu’ils avaient beaucoup de points communs avec le gnosticisme, le zoroastrisme et le mysticisme chrétien.

Pour les chiites, la légitimité de la succession du Prophète appartient aux descendants de Fátima, dont le mari, ‘Ali ibn Abu Talib, a été premier Imam, de lui descendent onze imams. Cette descendance, qui est généalogique ou spirituel, implique la transmission d’un Secret sur la clé pour l’interprétation du sens caché et allégorique du Coran. Le Dernier Imam, Muhammad al-Muntazar (Muhammad, l’Attendu ou l’Espéré), est né miraculeusement dans l’année 255 de l’Hégire (An 868 après J.C) et il a miraculeusement disparu cinq ans ensuite ; il s’est occulté physiquement, mais il vit, encore aujourd’hui, dans son corps physique, dans un monde suprasensible, en attendant l’arrivée de l’heure de la Désocultation Messianique qui, en tant que Messie, va combattre l’injustice et la décadence morale, après quoi viendra le Seigneur Jésus, fils de Marie, pour le jugement final.

Les Masmouda et Zenaga ont occupé la Serra de Aire (**), où, bien sûr, ils y ont laissé de nombreuses traces toponymiques, de part cinq siècles de présence, et de part leur propre système religieux. On peut citer par exemple, Moçomodia, un village de Fatima, qui découle de Masmouda; Zanaga un quartier Caixarias, qui vient de Zenaga. Fátima, la ville qui a pris son nom de Fatima, la fille du Vali de Alcacer do Sal et protagoniste d’une belle légende au temps de la fondation du Portugal (***). Fazarga, une colline situé environ à deux kilomètres de la Cova da Iria, qui vient de « az-Zagra » la Resplendissante, un des titres de Fatima, la fille du Prophète. Vale da Chita (proche de la route qui mène à Fátima), chita est aussi le nom d’une rivière dans le district de Leiria, serait un dérivé de chiite (les partisans de ‘Ali). Madalena, serait aussi une corruption de l’arabe « mahdi i’lana », messie annoncé ; enfin le mot «Cova da Iria» dérive de « riya » (qui se lit : eriía), un degré du soufisme qui signifie « apparaître, se montrer », parce que l’initié soufi commence à voir des choses ; etc…

Ainsi, pour Moisés Espírito Santo, il est très probable que dans la région qui aujourd’hui est la Cova da Iria, des chiites ou soufis de la tribu des Masmouda ou Zenaga auraient eu plusieurs visions qu’ils auraient pris pour l’Imam Occulté ou pour Fatima, la fille du Prophète.

Des siècles plus tard, les visions se sont répétées en présence de trois enfants qui avaient fini de prier les comptes, une pratique semblable à ce qu’utilisent les soufis pour atteindre l’extase, et dont les histoires mentionnent la même gnose des chiites fatimides masmoudas : «apparition de l’Occulté, lumière majeur, cinq figures au côté du soleil, signes dans le soleil», dit l’auteur Moisés Espírito Santo.
Ainsi, aujourd’hui, de nombreux musulmans dans le monde, sont persuadés que les portugais vénèrent, dans la Cova da Iria, Saidatuna Fatemah (Notre-Dame de Fatima), ou Leila Fatemah (Dame Fatima).

(*) N.B. : Cette partie « version imamite »est une traduction faite à partir du E-Book qui s’intitule : «As aparições da cova da iria» traduction de ce chapitre en français « Les apparitions à Cova da Iria », Chapitre IV de la page 38 – « Os acontecimentos, segundo outras versões » « A versão Imamita» traduction en français « Les événements, selon d’autres versions » « La version Imamite », d’où le titre de cette partie. (Ed. Digital Rio de Janeiro 2009, 61 pages, Edité par Fraternidade Rosacruz Max Heindel). Réalisé par un brésilien qui s’appelle António Monteiro. Les opinions exprimées dans l’E-Book sont de l’entière responsabilité de l’auteur António Monteiro.

(**) N.B. : Serra de Aire est un lieu à 679 mètres d’altitude situé dans la municipalité de Ourem, en forme de vagues de l’océan avec des teintes bleues et vertes, connue aussi pour ses impressionnantes grottes.

(***) (Selon la légende) En 1158, Fatima a été faite prisonnier par D. Gonçalo Hermingues, le Tueur de Maures. Passionné par sa belle captive, D. Gonçalo demanda sa main à Afonso Henriques, premier roi de Portugal, qui lui a accordées que si elle se convertit au christianisme. Amoureuse également, Fatima a été baptisé, changea son nom par Oureana et épousa D. Gonçalo. Le roi leur a donné des terres et des villages d’Abdegas qui ont commencé à s’appeler eux-mêmes Oureana plus tard Ourém (Ourém est une ville portugaise se trouvant dans le District de Santarém). La belle mauresque, cependant, décéda tôt et D. Gonçalo, par chagrin devint moine cistercien à Alcobaça. En 1171, l’abbé l’envoya à un village près de Ourem afin de fonder un prieuré, une fois la chapelle construit, il déplaça à cette endroit le corps de sa bien-aimée Oureana, et le village a été rebaptisé Fatima en mémoire du nom original de la jeune maure.

LA CONTROVERSE

Traduction approximative d’un article espagnol du site « EL PAÍS » (Article en deux parties) s’intitulant : (*)

Fatima, l’autel de l’Islam

Portugal prévoit un contrôle strict pour éviter les pèlerinages iraniens sanctuaire catholique

Le Responsable du Ministère portugais des Affaires étrangères a organisé une croisade diplomatique discrète pour éviter un pèlerinage musulman massif au sanctuaire de Fatima. Les révélations étranges d’un livre publié au Portugal et publié récemment lors d’un documentaire réalisé par la télévision iranienne ont provoqué une confusion disproportionnée : le livre et le documentaire affirment que le sanctuaire « autel » de l’islam car ils ont identifié l’apparition en 1917 comme étant « Fatima, la fille du Prophète ». La question, qui en principe ne semblait pas avoir de grandes conséquences, a créé un conflit unique entre autorités politiques et ecclésiastiques de Lisbonne et Téhéran. La diffusion de ces théories étranges a déclenché des demandes massives de visas par les Iraniens qui voulaient visiter Fatima. Même les agences de voyage à Téhéran ont été en contact avec des collègues au Portugal afin d’organiser des pèlerinages, jusqu’à maintenant, ils n’ont pas obtenu l’approbation officielle de leur voyage.

Le documentaire diffusé par la télévision iranienne et le livre qui a servi de support documentaire de reportage (Os mouros fatimidas e as apariçoes de Fátima, de Moisés Espírito) soutiennent que le phénomène de l’apparition de la Vierge à Fatima n’est pas liée à la mère du Christ, « mais comme Fatima, la fille aimée du Prophète Muhammad ». Apparemment, un cas de confusion vient de la façon dont les jeunes bergers ont appelé cette apparition. Selon le documentaire, les bergers dirent qu’il était question de Fatima, la fille du Prophète, tandis que Lucie, une des témoins vivante, note que l’apparition a toujours été appelée « Notre-Dame du Rosaire ».

Le Père Luciano Cristino, Directeur des études et services d’information du sanctuaire, a expliqué à EL PAÍS que les informations diffusées sont déroutantes et inquiétantes. Il dit « Nous gardons le plus grand respect pour les croyances des musulmans qui vénèrent la Vierge, mais nous savons que Marie est la mère de Jésus-Christ et le reste de l’information, pour nous, ne sont que pure spéculation et imagination ».

Le numéro deux du sanctuaire a précisé que la nonciature apostolique en Iran a publié une déclaration exprimant sa protestation de cette information et offre un éclaircissement sur la question. « Ces théories, (selon l’autorité ecclésiastiques), sont contraires à la vérité historique et aux croyances des catholiques du monde entier qui ont été et qui sont en relation avec les apparitions. »

Le père Cristino reconnaît que «le nom de Fatima est évidemment d’origine arabe, héritée de l’époque de l’invasion musulmane, mais n’a pas de relation avec la fille de Muhammad ». « Fatima », a-t-il ajouté, « est le nom du village où est survenu l’accident, mais pas l’apparition d’elle-même ». « Il est vrai aussi que la Vierge pèlerine voyagea dans les années quarante et cinquante, en pays islamiques et ces gens vénèrent Marie, mais pas la fille de Muhammad ».

Pour sa part, le Secrétaire de la Conférence Episcopale Portugaise, Januario Torgal Ferreira, a déclaré que la confusion provoquée par cette information a été« une simple utilisation touristique et commerciale qui doit être clarifié ».

Jusqu’à maintenant, les seuls voyageurs iraniens qui sont venus à Fatima, ont été fait individuellement ou en petits groupes, comme l’a confirmé le père Luciano Cristino. Ajoutant que le sanctuaire est ouvert à tous et il n’y a aucune intention de refuser l’entrée à quiconque.

Toutefois, les autorités portugaises ont consulté les responsables de Fátima sur l’affaire et a décidé d’établir un contrôle consulaire pour éviter les pèlerinages massifs. Les diplomates portugais ont tacitement convenu avec leurs partenaires de l’Union européenne d’établir des mécanismes de contrôle pour empêcher les Iraniens qui croient en ces théories pour se déplacer au Portugal par d’autres pays de la Communauté.

Pour sa part, l’ambassade du Portugal à Téhéran a une politique d’octroi de visas aux particuliers exclusivement et interdiction de voyager en groupe.

(*) N.B. : 1ère partie de l’article du journal quotidien espagnol « el pais » par Javier Garcia, archive du 26 décembre 1995, disponible sur le site internet du journal, pour voir l’original voici le lien :
http://elpais.com/diario/1995/12/26/…01_850215.html

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